Budget d’investissement

Pour augmenter notre capacité d’accueil en créant une structure supplémentaire, nous avons reçu l’aide financière de la Fondation BPT +, de la Fondation Vinci pour la Cité, du Magasin “U” Le Bourget, et nous empruntons les 222 000 € manquants pour cette réalisation, portant ainsi notre accueil permanent à 35 places.

Dés le second semestre 2015, ces 9 places supplémentaires nous permettront de réduire la liste d’attente des sortants de cure ; EDVO ne bénéficiera d’aucune subvention d’Etat en dehors des APL individualisés pour ce nouvel espace de vie et d’hébergement pour la réinsertion de ces personnes en très grande difficulté.

Notre spécificité basée sur l’abstinence de tout produit modifiant le comportement et notre accompagnement thérapeutique axé sur la gestion des émotions et les changements progressifs de comportement, fait que nous ne pouvons pas accueillir des personnes consommatrices de produits psychoactifs de substitution (méthadone, subutex,…) ; de ce fait, notre structure ne répond pas aux critères permettant un financement d’Etat.( Compte tenu du plan interministériel de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017 et idem pour le plan précédent) Après 27 ans de pratique et de réussite en matière de réinsertion sociale (2 sur 3 redeviennent autonomes, en moyenne 45 à 50 personnes par an), EDVO espère être reconnu un jour comme centre expérimental agréé, car unique en France, dans sa méthode fonctionnement et de prise en charge des malades dépendants abstinents (alcooliques – toxicomanes – pharmacodépendants – …).

Comparativement, ce type de centre (à développer en France à titre expérimental) coûte actuellement à EDVO 27,47 € par jour, par personne, quelque soit l’addiction (logés, blanchis, nourris 24/24h toute l’année, suivis par des professionnels 35h/semaine pour leur rétablissement avec réinsertion sociale), le financement d’Etat est de 13,33 € (ALT + CNASEA) sur les 27,47 Euros par jour et par personne.

Pour une salle de shoot expérimentale, si nous comparons avec 26 toxicomanes suivis en ambulatoire (35h/semaine sur 5 jours et non pas sur 24h tous les jours comme à EDVO), sans hébergement, sans nourriture, sans suivi pour le rétablissement avec réinsertion sociale, le financement d’état est de 176 € par jour et par personne.

Ce suivi ambulatoire en salle de shoot à 176 € par jour peut durer 6 ans pour le même toxicomane alors qu’à EDVO, pour 13,33 € à charge du contribuable, nous réinsérons 45 à 50 personnes par an (abstinentes de tout produit modifiant le comportement, y compris de substitution). Ex-toxicomanes qui se réinsèrent socialement dans notre société et redeviennent productifs. C’est-à-dire sur 6 ans, 300 ex-malades d’addictions qui ne coûtent plus rien aux contribuables au bout d’un an pour une dépense d’état globale actuelle de 759 010 € pour 6 ans comparé à 7 200 000 € pour une salle de shoot sur 6 ans. Si EDVO était reconnu centre expérimental avec le financement d’état complet de notre coût de journée, il n’en coûterait que 1 564 141 € pour 6 ans.(sur la base de notre coût de journée 2014)

En tenant compte de l’avis des nombreux polytoxicomanes qui ont séjourné à EDVO depuis 2007, nous nous permettons de dire que c’est l’accumulation des conséquences de leur consommation de produits psychotropes qui les amènent à être volontaires pour se soigner ; ce n’est pas le confort apporté dans leur consommation qui les aident dans ce projet de soins, ou ce sera trop tardivement. Nos pensionnaires ont été les toxicomanes qui relèvent de cette expérimentation en salle de shoot ; ils nous disent tous que s’ils n’avaient pas été confronté aux conséquences les plus extrêmes, ils n’auraient pas été volontaires pour les soins.

Ils reconnaissent tous avoir eu la grande chance de bénéficier de la thérapie modèle Minnesota dans le seul centre de soins en France utilisant cette thérapie à Bucy le Long (02) (centre de soins AURORE, ex APTE) et surtout d’avoir pu poursuivre leur rétablissement avec réinsertion sociale avec l’accompagnement EDVO. Ils témoignent au quotidien de l’efficacité de cette méthode qui leur a permis de se rétablir durablement, de changer leurs comportements pour enfin être heureux de vivre.

Cette prise en charge globale de qualité, que nous préconisons auprès des nombreux polytoxicomanes que nous rencontrons manquent d’informations sur cette méthode de soins.Ils n’ont bien souvent que le choix de poursuivre leur consommation de produits licites ou illicites, avec ou sans le soutien des salles de shoot, nous souhaitons qu’il y est plus de communication auprès des victimes d’addictions sur cette thérapie proposée.